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Photo du rédacteurAllyenor Digandal

Symbolisme de la forêt - sanctuaire et inconscient



Les profondes forêts sont un havre de paix et d'équilibre. Elles sont pleines de vie, elles sont peuplées par des animaux dont la dimension symbolique et religieuse tenait une grande place dans le cœur de nos ancêtres païens.

Il suffit de penser au loup, au cerf, à l'ours, ou à l'aurochs, pour saisir toute la force qui réside dans ces symboles. Mais les forêts n'étaient pas seulement habitées par des animaux. Elles étaient aussi le domaine du monde surnaturel, l'habitat naturel de créatures comme les Esprits de la forêt, les Elfes, les Fées, les lutins, sans oublier bien sûr des Divinités très anciennes comme Artémis (Diane) ou encore Cernunnos.


Tout ceci correspond parfaitement au sentiment "d'étrange" que l'on ressent encore de nos jours à propos des forêts.


La forêt profonde, inviolée, sauvage et authentique envoûte depuis la nuit des temps. Elle est certes un havre de paix et de liberté, mais elle est aussi un royaume de mystères, de choses étranges normalement invisibles aux yeux des hommes.

Celui qui se laisse porter par la magie d'une profonde forêt, se met en communion avec elle, il se fond en elle, et lève ainsi petit à petit le voile qui occulte les mystères de sa nature intacte. Ce monde obscur et étrange est le domaine des anciens Dieux de la plus haute préhistoire, ceux qui remontent au paléolithique. Ce sont les forces chtoniennes, celles qui, surgies du plus profond de notre Terre-Mère, régissent les profondeurs des bois. Cette dimension occulte et mystérieuse en fait naturellement une porte vers les autres mondes. Le chaman y trouvait un terrain idéal pour se connecter avec les dimensions du monde de l'invisible. Il puisait sa force dans cette puissante nature équilibrée et surtout dans les arbres qui composent la forêt.

Les arbres sont eux mêmes des symboles de connexion entre l'infra monde et les sphères célestes. Toute la force d'un arbre réside dans l'énergie d'un enracinement profond dans la terre qui se projette vers les hauteurs du ciel. Plusieurs anciens mythes présentent les arbres de la forêt comme les cheveux de la terre. Chez l'être humain, les cheveux étaient un symbole de force; il en va de même pour notre bonne vieille Terre.


Ce très ancien culte des forêts, aussi ancien que l'être humain, ne fut pas aboli avec l'arrivée des Indo-Européens. Ils respectèrent l'aspect sacré de ces anciens cultes liés aux forêts. Ils intégrèrent même ceux-ci à leurs propres panthéons.


Voici quelques exemples de cette continuité chez les Indo-Européens:

En Grèce la forêt sacrée de Dodone dédiée au Dieu Zeus,

Le culte romain à la Déesse Diane durant la fête de Nemoralia,

Le Dieu Cernunnos intégré dans la tradition celte,

Les clairières-enclos (heilige Haine) des Germains qui étaient de véritables temples naturels dédiés aux Dieux,

Les Nemetons des Celtes, qui eux aussi étaient des sanctuaires naturels sacrés où l'on venait chercher la communion avec les forces divines.


L'arrivée du christianisme changea hélas les données de l'histoire puisque celui-ci s'acharna à diaboliser nos anciennes forêts en les traitant d'antres du diable …


La philosophie moderne a repris la symbolique païenne des forêts de manière très judicieuse. L'obscurité mystérieuse des profondes forêts symbolise l'inconscient de l'être humain. L'inconscient est notre monde chtonien intérieur, un état fait de pulsions vitales et occultes. Selon Jung, les terreurs de la forêt, comme les peurs paniques, seraient inspirées par la crainte des révélations de notre inconscient.


Dictionnaire des symboles, de Jean Chevalier

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