La cloche est de tout temps un symbole qui a traversé les âges. Dans de nombreuses religions et croyances, elle a un symbolique universelle. Tantôt utilisées pour communiquer au loin entre être humain ou avec les dieux et déesse, tantôt pour une pratique rituelle. La cloche permettait de marquer les heures de la journée et certains jours elle appelle les gens à se regrouper soit pour la prière, soit pour les messes, ou autres évènement important.
Les cloches s'agitent à toute volée pour annoncer la victoire, sonnent avec insistance pour donner l'alerte, carillonnent gaiement pour chanter des louanges, résonnent lentement pour marquer le deuil.
A l'instar des hindous, qui assimilent leur écho à la vibration primordiale du cosmos, les scientifiques affirment que "l'univers à ses débuts sonnait comme une cloche ".
Au Japon, le sage zen Dögen évoque l'image d'une cloche lorsqu'il compare la méditation au son mélodieux du marteau frappant un corps creux - un son qui précède et suit indéfiniment l'instant de la percussion.
Les propriétés acoustiques de la cloche en font l'expression de l'harmonie des sphères, de l'unité cosmique que le philosophe grec Pythagore percevait dans les schémas fondamentaux des nombres et des ratios.
Dans les croyances populaires, les cloches apportent la pluie, éloignent les tempêtes, protègent les animaux des esprits maléfiques et tentent d'instaurer un équilibre harmonieux entre l'être humain et la nature.
En Russie, les cloches des Eglises sont censées détourner le cœur humain de ses intentions les plus destructrices ou inciter les plus impitoyables à se repentir.
Pour l'Eglise orthodoxe russe, les cloches sont des êtres animés d'un nom, d'un corps et de sentiments. Elles ne sont pas accordées selon la gamme majeure ou mineure, car la cloche est considérée non comme un instrument de musique mais comme une représentation de la voix de Dieu. Par conséquent, chaque cloche est vénérée pour sa sonorité spécifique, à la fois profonde et désaccordée.
Par ailleurs, la forme creuse et arrondie de la cloche l'assimile au corps féminin, tandis que le battant et le manche évoquent un phallus. Ces connotations sexuelles contribuent au symbolisme de la cloche et du dorje (petit sceptre), souvent employés simultanément dans les rituels bouddhistes tibétains.
La cloche, qui possède un manche en forme de demi-sceptre, représente la sagesse de la vacuité, une caractéristique féminine, tandis que le dorje illustre la compassion universelle, un attribut masculin. Ensemble, ils symbolisent l'esprit parvenu à l'Eveil.
"Le livre des symboles"
La cloche est souvent associée à l’élément air et possède une énergie féminine. Lors des rituels, elle est traditionnellement utilisée pour marquer le début et la fin d'un rituel; afin de détourner les mauvais sorts et esprits malfaisants, mais également pour attirent les Esprits Servants en créant des rythmes musicaux qui vibrent dans l'astral et les attirent. Accrochée à la porte, elle protégera la demeure ou le lieu. La cloche comme la clochette aurait également le pouvoir d'éloigner les mauvais esprits et de les tenir éloigner.
Le pouvoir des cloches : Selon une tradition occidentale, les sonneries de cloches éloigneraient la foudre et la grêle. Les agriculteurs utilisaient les sonneries de cloches afin d’éloigner les orages et briser les coups de grêle et donc protéger les hommes, les bêtes et les récoltes. La cloche porte encore le nom de « sauveterre » dans certaines régions, en référence à cet usage ancien. Un autre pouvoir des cloches était celui supposé de permettre la délivrance plus rapide des parturiantes. Faire sonner les cloches faciliterait l’accouchement. Paul Sébillot (1843-1918) ancien président de la Société d’Anthropologie, rapporte dans son ouvrage de 1908 : Le Paganisme contemporain chez les peuples celtolatins, l’habitude dans certaines régions de lier la ceinture de la femme enceinte à une cloche de l’église paroissiale et d’en sonner trois coups.
Le symbolisme de la cloche en Asie. Il est lié à la perception du son. En Inde elle symbolise l’ouïe et ce qu’elle perçoit, le son, reflet de la vibration primordiale. Les rituels du bouddhisme tibétain utilisent la cloche en même temps que le dordjé, le dordjé représentant le masculin, le chemin vers la connaissance, l’efficacité pour surmonter les obstacles et la cloche représentant le féminin, la connaissance et la vacuité. La réunion des deux symbolisant la complémentarité, l’interdépendance du masculin et du féminin et la réunion du temporel et du spirituel. En Chine on associe le bruit de la cloche à celui du tonnerre et du tambour. La musique des cloches y est musique princière et symbole de l’harmonie universelle. Les clochettes suspendues au toit des pagodes sont chargées de répandre le son de la loi bouddhique. Le bruit des cloches a universellement un pouvoir d’exorcisme et de purification : il éloigne les influences mauvaises ou avertit de leur approche. Un document chinois daté de 2260 avant Jésus-Christ rapporte que l’Empereur Hoang-ti fit fondre douze cloches destinées à ces usages. La plus grande cloche du monde était une cloche bouddhiste et birmane : la cloche du roi Dhammazedi seizième souverain du royaume d’Hanthawaddy, fondue le 5 février 1484, pesant vraisemblablement 300 tonnes selon les descriptions de l’époque. Elle fut volée dans la pagode de Shwedagon par l’aventurier Filipe de Brito en 1608 qui souhaitait la fondre pour en faire des canons. Elle coula en même temps que le bateau chargé de la transporter à la confluence des rivières Bago et Yangon. Un projet américain appuyé par le gouvernement birman est actuellement à l’étude pour la renflouer. La plus grande cloche bouddhiste actuelle est celle du temple de Hanshan à Suzhou en Chine. La cloche sur laquelle sont inscrits les noms de 10 000 bouddhas, pèse 109 tonnes, mesure 9 mètres de hauteur pour 6,06 mètres de largeur maximale. Elle a été fondue par Wuhan Heavy Industry casting & Forging, filiale des chantiers navals CSIC en 2009-2010. Traditionnellement pour la fin de l’année lunaire on la sonne de 108 coups ainsi qu’à minuit pour chaque nouvelle année civile, en signe de paix, de prospérité et de bonheur. Le chiffre 108 représentant les 108 épreuves qu’a subi le Bouddha pour atteindre l’illumination, les 108 noms du Bouddha, les 108 passions que doit surmonter le fidèle, les 108 écrits sacrés de Padma-Sambhava, les 108 mudra du Tantra, les 108 positions du Yoga, les 108 feux allumés pour le culte des morts au Japon, les 108 tombeaux extérieurs du mont Hiei près de Kyoto et les 108 grains du chapelet Bouddhiste. Dans l’Hindouisme, il y a également 108 représentations de poses ou danses sacrées du Nastya Shastra, 108 Upanishads, 108 noms donnés à Vishnou dans le Mahabharata et 108 noms pour Shiva.
Source :
"Le livre des symboles"
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